Traitement des pigments blancs oxydés (blancs de plomb) par les polluants de l’air, recueil de dessins à la gouache de M. Borrel.
Le recueil de M. Borrel correspond à une compilation de dessins sur le motif représentant des céramiques ou des détails ornementaux. Ils ont été réalisés par l’artiste dans le cadre de son travail de fin d’étude à l’école d’art fondée par Adrien Dubouché.
De nombreux dessins présentaient des zones de rehauts à la gouache blanche, dont une partie s’était oxydée au contact des polluants de l’air citadin. Ces aplats étaient devenus rosés, puis oranges, puis gris et enfin noirs.
Le traitement a permis de retrouver la couleur blanche, ce qui donne une meilleure lisibilité du motif.
Entre nos mains est passée cette année une lithographie de Adrien Barrère (13/11/1874 – 19/05/1931) , illustrateur, affichiste pour Pathé notamment, et caricaturiste. L’exemplaire que nous avons eu à l’atelier est une galerie de portraits satiriques des Professeurs de la faculté de médecine de Paris daté de 1904. C’est un tirage plus petit que le tirage d’origine (51 x 92,5 cm contre 72 x 116 cm de l’édition originale).
Roulé serré depuis longtemps, il était très difficile d’ouvrir le rouleau. Des tensions internes très fortes amenait le papier à s’enrouler comme automatiquement sur lui-même. Un déchirure de 30 cm environ au milieu du bord gauche montrait qu’on avait tenté de l’ouvrir sans sécuriser l’opération. Impossible de jouir de l’humour caustique de l’artiste.
Il a donc fallut assouplir le papier, le relaxer, le détendre, le masser presque ! Un séjour en chambre humide puis une nébulisation d’eau lui ont apporté la souplesse perdue. S’est ensuivit un séjour entre buvards et sous poids (beaucoup de poids !) pendant plus d’un mois. La grande déchirure a été consolidée alors que le papier était humide à l’aide de papier japonais.
L’œuvre est maintenant prête à être encadrée !
Avant traitement, œuvre roulée sur elle-même.
Avant traitement, l’œuvre déroulée, les quatre coins maintenus par des poids.
Avant traitement, grande déchirure due à une mauvaise manipulation.
Après traitement, l’œuvre a retrouvé sa souplesse.
En 2018, l’Atelier HVO Conservation a travaillé sur 4 dessins de Rodolphe Salis ou représentant Rodolphe Salis par un de ses contemporains, Uzès. L’atelier a mené ce travail à la demande de Sophie Brégeaud-Romand, conservatrice du musée Auto-moto-vélo de Châtellerault, aujourd’hui rebaptisé « Le Grand Atelier, musée d’art et d’industrie« .
Ces dessins ont été exposés très longtemps à la lumière du jour, ils sont aujourd’hui largement insolés. Le papier d’œuvre a fortement bruni, il est cassant. Les montages sur carton de fond avec ou sans passepartout ont été réalisés avec des matériaux de mauvaise qualité, qui ont favorisé la dégradation acide du papier d’œuvre. La colle utilisée est un adhésif d’origine animale (type gélatine) rigide, cassant et de couleur brune. Ces dessins sont donc très fragilisés.
Le travail de l’atelier s’est déroulé selon les étapes suivantes :
– prises de vue photographiques avant traitement pour documenter le montage ancien et l’état de conservation de l’œuvre
– constat d’état : identification des matériaux en présence et des dégradations afin d’établir un diagnostic et une proposition de traitement
– retrait des montages anciens inadéquats en réactivant l’adhésif ancien par apport contrôlé d’humidité et de chaleur.
– consolidation des déchirures, comblement des lacunes et mise à plat pour certains afin de retrouver une planéité satisfaisante.
– prises de vues photographiques après traitement
– mise en pochette de conservation (papier barrière 90 g/m2, norme ISO 9706)
Ces dessins ne sont pas destinés à être exposés à nouveau en raison de leur fragilité mais seront numérisés pour être accessibles au chercheur et utilisés à des fins pédagogiques.
Plus d’infos sur les collections du musée en rapport avec Rodolphe Salis en cliquant ici.
Le Musée Auto-Moto-Vélo est actuellement fermé et rouvrira ses portes en septembre 2019 avec un nouvel espace dédié au Chat Noir !